Raphaël
Zacharie de IZARRA vous avez une prédilection affirmée pour les chanteuses
mortes, les vénustés décédées, les exquises trépassées... La Camarde
aurait-elle à vos yeux des charmes inavouables pour éprouver à son égard de si
morbides transports ?
Détrompez-vous.
Il se trouve que ma sensibilité izarrienne (qu’un vif souci esthétique
motive et enflamme) est verticalement dirigée vers des sujets qui ne
sont plus de monde, c’est un pur hasard. Mais je vois où vous voulez en venir.
Vous faites allusion, je suppose, à feue madame Fawcett ?
Cette dinde
hollywoodienne vous fascine prodigieusement, vous ne pouvez le nier Raphaël
Zacharie de IZARRA. Pourrait-on en savoir un peu plus sur cette singularité de
votre personnalité ?
Cette morte
mondaine me captive, monopolise tous mes feux, en effet. Simple faiblesse
d’esthète ou fulgurance mystico-amoureuse, qui saura ? Toutefois tout n’est pas
perdu pour découvrir la vérité : l’explication à ce mystère se trouve sur la
face cachée de la Lune. Si mes lecteurs souhaitent satisfaire leur légitime
curiosité à propos de ma fascination pour la beauté de Farrah Fawcett, il leur
suffit d’aller voir sur place, à 400 000 kilomètres de là.
Obsédé par la Camarde, horrifié par la
beauté qui devient pourriture, Farrah Fawcett est son plus doux cauchemar. Il
s'extasie en s'enivrant de bière sur sa lumière révolue, médite en bavant
d'épouvante sur son sourire devenu ordure.
En passant de la gloire vénusiaque à l'horreur du tombeau, de la caresse de Râ
au cloaque de la sépulture, du baiser des hommes à la morsure du ver, Farrah
Fawcett a su, de toute évidence, percer la carapace étincelante de notre héros
décidément aussi détestable qu'attachant...
Seul le sort des papillons le touche : il faut qu'un ange trépasse pour qu'il
frémisse.
La destinée des éternelles chenilles le laisse insensible.
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