lundi 22 juin 2020

101 - Eau froide

Quand je suis assiégé par le Soleil, assommé par ses coups de marteau, brûlé par ses rayons tyranniques, je plonge la tête dans un ciel de Farrah Fawcett pour me rafraîchir de son image.

Belle comme une boule de neige, aussi éclatante qu’une montagne de glace, elle brille sur moi telle une toundra éternelle.

Je suis un macho radical et me soumets à l’ordre phallocrate de l’Univers et de ses sommets.

Entre l’homme et la femme, Dieu a décidé que la loi virile serait implacable.

Alors je me dresse face à cet autre astre magistral nommé “femme” et dépose à ses pieds ma couronne de lumière.

- Eve, voici ma flamme, voici ma force, voici ma vérité ! Donne-moi ta fleur, ton eau et tes nuages. Fais-moi oublier le feu de l’été que je fuis car je suis ivre du désir d’ondes, de lacs, de vagues... Flatte mes légitimes appétits : lustre les casseroles et fait luire ta peau, médite en cuisine et parle-moi dans l’alcôve. Prépare mes festins en y mettant la chaleur du foyer et tout l’amour qui va avec !”

Mais ces mots idéaux n’étaient qu’un rêve, que des ombres. Et je me réveille sous l’étoile brûlante, plus assoiffé que jamais d’azur glacial !

Et le soir venu l’orage vient faire trembler le monde, effrayer ses créatures, inonder la terre, caresser mon front, abreuver mon âme.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/u_0XDRKHzTk